Projet minier Taranis : les inquiétudes de la CPTS du Pays de Redon en matière de santé

La Communauté Professionnelle Territoriale de Santé (CPTS) du Pays de Redon a été interpellée par l’un de ses adhérents concernant un projet d’exploration minière qui suscite une vive inquiétude sur notre territoire.

Un projet d’exploration minière, nommé « Taranis », porté par la société Breizh Ressources, concerne une partie importante du nord du Pays de Redon. Il s’inscrit dans un ensemble de permis exclusifs de recherche minière (PERM) déposés en Bretagne sur plus de 360 km².

 En tant que professionnels de santé, nous jugeons important d’informer les habitants des risques sanitaires identifiés, notamment sur la santé cardiorespiratoire et les effets de la pollution des sols et de l’eau.

Trois permis exclusifs de recherches minières (PERM) ont été déposés en Bretagne sur un vaste secteur de 360 km² (Taranis, Belenos, Epona). 

Celui de Taranis, répartis sur 20 communes, touche directement le nord du Pays de Redon. S’étendant de Ruffiac à Sainte-Anne-sur-Vilaine, il est porté par la société canadienne Breizh Ressources, immatriculée aux Bermudes. Le métal principal visé est l’or.

Des risques environnementaux et sanitaires majeurs

L’exploitation minière de métaux précieux entraîne des pollutions massives et durables :

  • Contamination des eaux, des sols et des cultures,
  • Dispersion de métaux lourds au-delà même du périmètre d’exploration,
  • Consommation d’eau équivalente à celle de 55 000 habitants, sur un territoire qui en compte 35 000, déjà sous tension hydrique.
  • Risques accrus pour la santé publique : maladies chroniques, pathologies liées à la pollution, impact sur la chaîne alimentaire.

Pollution de l’air et santé cardiorespiratoire

Même à de faibles niveaux, les particules fines (PM₂,₅) et le dioxyde d’azote (NO₂) peuvent provoquer ou aggraver :

Les études épidémiologiques conduites depuis plus d’un demi-siècle sur ce sujet ont montré que l’exposition à la pollution atmosphérique est associée à l’apparition de pathologies cardio-vasculaires. Ce sont essentiellement les particules, notamment fines (PM2.5) et ultrafines (UFP), qui sont responsables de ces effets. L’exposition, aussi bien à long terme qu’à court terme, à la pollution atmosphérique est associée à la mortalité cardio-vasculaire. La mortalité associée à une élévation ponctuelle de la concentration de particules est bien une réelle augmentation de mortalité, et non pas uniquement une anticipation de mortalité de quelques jours. Les particules sont également incriminées dans la survenue de maladies ischémiques, l’arythmie, l’athérosclérose, l’hypertension (Brook, Franklin et al., 2004, Pope, 2007).

Donc, même la phase d’exploration (sans extraction industrielle) peut entraîner localement une hausse des PM₂,₅ et du NO₂, surtout si les engins sont nombreux et que les sols sont remués.

Pollution des sols et de l’eau : des risques à long terme

L’exploration ou l’exploitation minière peut entraîner :

  • contamination des sols et des eaux de surface et souterraines par des métaux lourds et des produits toxiques (cyanures, acides…), parfois sur des décennies ;
  • bioaccumulation de ces substances dans les cultures, les poissons, les animaux, et donc potentiellement dans la chaîne alimentaire humaine ;

Ajouter un enjeu majeur de santé publique : la pollution générée par l’exploitation minière aggraverait les problèmes de santé de tous, en particulier des plus vulnérables.

Une mobilisation citoyenne possible

Le seul moyen d’empêcher l’accès à ces terres est de signer un refus d’autorisation d’exploration. Chaque propriétaire, exploitant ou locataire peut interdire l’accès à ses parcelles.

C’est pourquoi la CPTS du Pays de Redon souhaite :

  • informer largement les professionnels de santé et les habitants du territoire sur les conséquences sanitaires de ce projet,
  • encourager chacun à s’informer et à se mobiliser, dans un esprit de prévention et de santé publique.

Des collectifs communaux  « Stop Taranis » se sont créés dans les cantons concernés. Une première manifestation a eu lieu le 22 février 2025 à Redon, et plus de 600 signatures de refus ont déjà été recueillies par l’association Eau et Rivières de Bretagne. Plusieurs conseils municipaux se sont positionnés contre le projet : Saint-Laurent-sur-Oust, Saint-Congard, La Gacilly, Cournon, Langon, Sainte-Marie, La Chapelle-de-Brain, Sainte-Anne-sur-Vilaine, Bains-sur-Oust…

En tant qu’acteurs de santé du territoire, la CPTS souhaite relayer cette alerte, éclairer sur les conséquences sanitaires et encourager la vigilance citoyenne.


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